Romane, en double diplôme à Sciences Po Paris
Au terme de sa deuxième année de cursus ingénieur, Romane Parès a intégré le Master Marketing et Société de Sciences Po Paris, dans le cadre d’un double diplôme. Hors des sentiers battus, en empruntant des passerelles reliant des territoires académiques variés et exigeants, Romane se trace un parcours sur mesure.
A l’issue de leur deuxième année, les élèves ingénieurs peuvent, sous conditions, poursuivre leur scolarité dans une grande école partenaire : Sciences-Po Paris, l’ENSAE Paris ou l’INSA Rennes.
Romane, quelles études as-tu suivies avant de devenir élève-ingénieure à l’ENSAI ?
Romane Parès : Mon parcours d’études avant d’intégrer l’ENSAI a été assez singulier et mûri au fil du temps suite à diverses et riches expériences. Ayant fait le choix au lycée d’une filière ES en cursus Abibac, filière grâce à laquelle j’ai été scolarisée six mois à Berlin en classe de seconde, je pensais initialement m’orienter vers des études de droit franco-allemand.
Toutefois, mon intérêt pour les mathématiques s’est accru durant ma terminale, devenant une évidence, et je me suis alors dirigée vers un DUT Statistiques et Informatique Décisionnelle (STID) à Vannes. Ces deux années d’études, m’ont permis d’acquérir de nombreuses compétences, aussi bien en statistique qu’en informatique et m’ont donné l’opportunité d’effectuer deux nouvelles mobilités : un semestre à l’UQAC au Canada et un stage de trois mois en Allemagne.
J’ai ensuite opté pour une poursuite d’études à l’Université Heriot-Watt à Edimbourg, de manière à affiner mon projet professionnel, mais aussi à améliorer mes compétences en anglais. Cette année a abouti à l’obtention d’un double-diplôme : un Bsc in Combined Studies (actuarial sciences) et une L3 Mathématiques Informatique et Statistique (MIS) à l’UBS.
Le choix de l’ENSAI s’est alors imposé comme une suite logique au cursus entamé et à ce que je recherchais, puisque m’offrant l’opportunité d’approfondir mes acquis théoriques en statistique, tout en m’apportant un socle de connaissances en économie, mais aussi en me procurant à nouveau différentes possibilités d’Erasmus et de doubles-diplômes.
Justement, venons-en au double diplôme : peux-tu présenter le Master Marketing et Société que tu suis à Sciences Po ?
R.P. : Souhaitant diversifier mes apprentissages et effectuer à nouveau un double-diplôme, j’ai décidé d’intégrer le master Marketing et Société de l’École du Management et de l’Impact à Sciences Po Paris.
Ma première motivation dans ce choix a été relative à sa spécificité en matière d’ancrage dans les sciences sociales et donc en rapport avec de véritables réflexions quant au rôle sociétal des entreprises.
Une autre particularité importante à mes yeux a concerné l’accent mis sur la notion de marketing durable et responsable, avec plus de transparence et une création de valeur à tous les niveaux. De plus, un des autres intérêts et pas des moindres, est le côté très professionnalisant de ce master : de nombreux intervenants étant des professionnels, la théorie est ainsi parfaitement mise en pratique, et ce d’autant plus que les promotions demeurent à échelle humaine puisque comptant moins de 50 étudiants.
Enfin, c’est une filière qui présente un réel atout en matière d’employabilité et de diversité de débouchés : marketing stratégique et opérationnel, entrepreneuriat, marketing digital, conseil, luxe, mais aussi marketing associatif, culturel, public…
Dans le cadre du Master, tu as intégré Hermès en tant qu’assistante chef de projet à la Direction Commerciale : pourquoi avoir fait le choix de l’alternance ?
R.P. : Bien qu’ayant déjà réalisé plusieurs stages de trois mois, j’ai estimé qu’une alternance lors de mon M2 constituerait la continuité d’une transition logique entre la théorie des études et la mise en application dans le monde du travail (et ce d’autant plus que la réalisation de ce nouveau double-diplôme impliquait une reprise en M1, donc une année d’études supplémentaire).
Ainsi, cette alternance abordée avec un « bagage » de connaissances et compétences encore plus important que lors de mes expériences précédentes, me confronte à des missions plus diversifiées, et dont les échéances alternent entre le court-terme et le long-terme.
J’ai également la chance de bénéficier davantage de responsabilités, ce qui constitue forcément un apprentissage d’autant plus enrichissant. Partant de ce fait, j’estime que cette alternance sera encore plus valorisante lors de ma future insertion dans le monde professionnel.
Quelles sont tes missions actuelles ?
R.P. : Avec ma manager, nous travaillons sur différentes problématiques liées aux concessionnaires d’Hermès, notamment au niveau des budgets et des chiffres d’affaires réalisés. Nous collaborons également avec le service central d’après-vente ainsi qu’avec le service en charge de l’aménagement immobilier des magasins. Mes tâches s’articulent autour de deux dimensions : une première analytique et une seconde opérationnelle.
Côté analytique tout d’abord, j’ai en charge d’analyser la performance des concessionnaires et du service après-vente à travers différents indicateurs, mais également d’effectuer les reporting et analyses ponctuelles au regard des problématiques du moment et des projets à valoriser ou à mettre en place. Mon rôle est également d’accompagner les concessionnaires dans l’estimation de leur futur CA et de leur budget. En parallèle, j’ai pour mission de mettre en lumière des indicateurs permettant la prise de décision au niveau des projets immobiliers.
Puis, d’un point de vue opérationnel, mon travail contribue, entre autres, à l’accompagnement de l’après-vente dans la mise en place de projets dont le but in fine est l’amélioration des performances des magasins via la mise en place d’outils ou de processus.
Mais mes missions ne s’arrêtent pas là et sont multiples, puisque je participe également à l’animation de la communauté des chargés d’après-vente afin de faire remonter les bonnes pratiques. Je sers également de relais auprès des chargés d’après-vente, auprès des concessionnaires, tout en suivant l’avancement des projets immobiliers.
En quoi ton cursus à l’ENSAI nourrit-il les études que tu mènes désormais ?
R.P. : Outre une capacité à assumer une charge de travail importante, tant par l’organisation que par la rigueur, l’ENSAI m’a apporté de nombreux atouts indéniables pour mes études à Sciences Po.
Parmi les principaux, peuvent être évoqués une aisance évidente au niveau des chiffres et de la manière d’organiser mes idées, de conceptualiser les problèmes en les hiérarchisant, mais aussi un esprit critique sur la formulation des analyses et des conclusions, et enfin, une compréhension technique de l’Intelligence Artificielle.
Or, au vu de l’émergence et de la démocratisation de nouveaux outils basés sur l’IA dans le monde de l’entreprise, l’IA est un sujet bien évidemment fréquemment abordé à Sciences Po. Maîtriser les algorithmes, m’apporte donc un éclairage différent dans la manière d’aborder le marketing et les problématiques des entreprises.
Pour conclure, et c’est bien là tout l’intérêt de ce double diplôme, ces deux cursus sont très complémentaires ; leur « association » permettant de mieux appréhender les enjeux, contraintes et objectifs de chaque acteur.
Quels sont tes projets pour le futur ?
R.P. : Concernant mon futur professionnel, mon parcours m’a aidée à définir mes réelles aspirations et m’a confortée dans l’idée de m’orienter vers du conseil en stratégie, plutôt que vers un emploi purement en statistique ou technique. Malgré cela, j’envisage ce conseil en stratégie avec un angle data pour exploiter au maximum mes compétences et ne pas perdre l’intérêt que je porte au domaine. Et pourquoi pas, si l’occasion m’en est donnée, vivre une nouvelle expérience à l’étranger !
Quels conseils donnerais-tu à un Ensaien ou une Ensaienne qui souhaiterait suivre un double-diplôme et plus particulièrement celui de Sciences Po ?
R.P. : En premier lieu, je conseillerais un double diplôme à des Ensaien·ne·s désirant découvrir et acquérir des connaissances dans un domaine autre, c’est-à-dire à des élèves faisant preuve d’une réelle ouverture d’esprit et de curiosité.
Concernant le cas spécifique de Sciences Po, un des freins dans l’esprit des candidats pourrait être la peur de commencer des études totalement différentes de celles déjà entreprises. Peur par exemple d’une dimension beaucoup plus littéraire, peur d’un retard sur des notions peu, voire jamais, abordées. Et sur cet aspect, il n’y a vraiment aucune crainte à avoir, chaque étudiant ayant un background différent, il y a une reprise des bases.
Cette « mixité » de profils représente même un atout supplémentaire, par le partage de compétences et la création d’une véritable émulation au sein de la promotion, et chacun est là pour créer son propre parcours.
Sinon, à mon sens, la chose essentielle avant d’entamer un tel cursus est de s’assurer que le double diplôme choisi soit bien en réelle adéquation avec les projets professionnels futurs. Partant de ce principe, plus aucun doute à avoir, aucun stress non plus : “foncez !”
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