Rémi, Jeune Arbitre Fédéral de football et futur ingénieur
Rémi Verronneau, ENSAI 2022, est Jeune Arbitre Fédéral à la FFF. Le futur ingénieur en Data Science évoque son parcours et le rôle aussi essentiel que difficile des arbitres, sportifs passionnés de football.
« J’ai intégré le cursus ingénieur de l’ENSAI après une licence Mathématiques et Économie de l’Université de Versailles.
Je viens de Vendôme, dans le Loir et Cher. J’ai été gardien de but avant pendant 10 ans, notamment pour le Tours Football Club. Plusieurs blessures majeures m’ont conduit à arrêter la pratique du football pour l’arbitrage.
Comment évoluer en tant qu’arbitre
Je suis Jeune Arbitre Fédéral depuis 2018. J’ai commencé en tant qu’arbitre de district à 16 ans avant de devenir arbitre pour la région Centre. Par la suite, j’ai été présenté à la Fédération Française de Football. À chaque fois, le passage à l’échelon supérieur suppose de passer des examens écrits puis d’être soumis à des observations sur le terrain à plusieurs reprises.
Devenir arbitre n’est pas très compliqué, c’est accessible après quelques formations sanctionnées par un examen. En revanche, accéder à l’échelon supérieur s’avère difficile.
Désormais je n’arbitre plus les jeunes mais seulement les adultes. En tant que Jeune Arbitre Fédéral j’ai été promu directement arbitre de Régional 2 pour la saison 2018-2019. Je suis monté en Régional 1 en 2019-2020 puis en National 3 pour cette saison.
Pour les arbitres comme pour les équipes, il y a des poules et un classement final où les deux ou trois premiers montent et les deux ou trois derniers descendent.
Pour monter de National 3 à National 2 c’est un peu différent : il faut de nouveau passer des tests physiques et théoriques à la FFF, en sachant qu’une région ne peut proposer qu’un ou deux arbitres à chaque saison.
Il y a un match en particulier que j’ai arbitré et dont je garde un bon souvenir, celui de l’équipe de France de football des moins de 17 ans contre l’Italie. Les hymnes avant le match, c’était un vrai bon moment. Il a fallu aussi dialoguer avec les Italiens ce qui n’était pas facile …
On peut dire que l’arbitrage permet de se forger un caractère car on est souvent face à un public pas toujours très compréhensif ni patient !
L’arbitrage sollicite la tête et les jambes
L’arbitrage nécessite de s’entraîner trois fois par semaine : énormément de course à pied (fractionné, course longue, sprint) et du renforcement musculaire. En règle générale, on arbitre un match chaque weekend. Tout ceci requiert beaucoup d’investissement.
Ce n’est pas toujours facile de concilier ma pratique sportive avec les cours, mais je fais avec. Bien que je ne sache pas encore à quoi je me consacrerai professionnellement, il est certain que je ne pourrai pas vivre du sport. Je reste donc bien concentré sur mes études.
Actuellement, en raison de la pandémie, tous les matchs sont annulés, mais il faut se tenir prêt pour repartir à n’importe quel moment. L’entrainement se poursuit tout de même : nous avons eu un stage en virtuel pendant un week-end pendant lequel nous avons travaillé sur des situations à la vidéo.
La Data Science investit de plus en plus le domaine du sport, je suis de près tout ce qui est développé pour venir en aide aux arbitres.
L’assistance vidéo est une vraie avancée en la matière. Malgré tout, je pense que la technologie aura toujours ses limites et qu’en cas de doute sur une situation rien ne vaut la décision de l’arbitre prise en direct, à quelques mètres de l’action”.