Loïc Yengo, à la tête d’un laboratoire de recherche en génomique statistique à Brisbane
Diplômé de l’ENSAI en 2008, Loïc Yengo s’est installé en Australie en 2016 dans le cadre d’un post-doctorat. Cinq ans plus tard, il dirige un laboratoire de recherche au sein de l’“Institute for Molecular Bioscience”, de l’université du Queensland. Retour sur un parcours international riche mêlant statistiques et génétique.
L’ENSAI propose une spécialisation en biostatistique qui permet d’accéder à des postes au sein de grands laboratoires pharmaceutiques, en biotechnologies et en santé publique. Elle prépare également à des carrières de chercheur en entreprise ou dans le monde académique.
Le choix de l’ENSAI et de la spécialisation biostatistique
Loïc Yengo : “L’ENSAI est une des rares Grandes Écoles du concours commun polytechnique qui soit spécialisée en mathématiques appliquées, c’est la raison principale qui m’a poussé à y candidater. J’ai hésité un peu avec une autre École à Grenoble mais la Bretagne a fini par gagner !
Auparavant, j’ai fait mes classes préparatoires (MPSI/MP) au lycée Stanislas à Paris, après des années lycée au collège Notre Dame d’Afrique, à Abidjan.
En troisième année du cursus ingénieur à l’ENSAI, j’ai choisi la spécialisation biostatistique. Pourquoi ? Car je voulais travailler dans le domaine de la santé : la filière biostatistique prépare bien à un grand éventail de métiers dans ce domaine.
Je n’ai que de bons souvenirs de l’ENSAI. De grandes et belles amitiés, d’innombrables soirées à danser et aussi à faire des exercices de probabilité (pas toujours en même temps), et des professeurs qui inspirent. Je pense que Francois Coquet, Pierre Druilhet, Céline Vial, Arthur Charpentier et Alain Trognon sont parmi les professeurs qui m’ont le plus marqué. Mais la liste est bien plus longue…
Au début de l’année, j’ai animé un séminaire professionnel auprès des étudiants de troisième année en spécialisation Statistique pour les Sciences de la Vie (biostatistique). J’y ai présenté mes domaines de recherche que sont la Génétique Statistique et l’Épidémiologie Génétique. L’idée générale de mon séminaire était de sensibiliser les étudiants à mes questions de recherche, aux types de données qui permettent d’y répondre, et enfin à certaines de mes contributions dans le domaine.
Mon parcours après l’ENSAI
En sortant de l’ENSAI, j’ai travaillé pendant un an et demi à l’Institut de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS) où j’ai développé des modèles mathématiques pour prédire la concentration de polluants dans divers organes, après exposition. Puis j’ai intégré un laboratoire de recherche du CNRS, où je suis resté près de 6 ans. J’y ai découvert la génétique qui est devenue une de mes passions. En parallèle, j’ai passé un doctorat en statistiques à l’université de Lille que j’ai défendu en 2014.
L’Australie, et Brisbane en particulier, concentre beaucoup de chercheurs travaillant à l’interface de la génétique humaine et des statistiques. Très tôt pendant ma thèse, j’ai souhaité travailler avec le Professeur Visscher qui est un des leaders mondiaux dans le domaine. J’ai donc saisi l’opportunité d’apprendre à ses côtés lorsqu’il m’a proposé de rejoindre son équipe en 2016. Ce que j’ai fait, dans le cadre d’un post-doctorat.
La vie à Brisbane est assez douce et paisible, ce qui laisse l’espace pour travailler beaucoup tout en ayant une excellente qualité de vie. J’y apprends aussi à aimer la nature.
Mes missions en tant que responsable de laboratoire de recherche en génomique statistique
Je suis actuellement à la tête d’un laboratoire de recherche au sein de l’Institute for Molecular Bioscience, de l’université du Queensland en Australie.
Mes missions principales comprennent la conception et la conduite de projets de recherche, et aussi la formation et l’encadrement de chercheurs juniors (doctorants et post-doctorants). Ma recherche est très collaborative et implique de beaucoup voyager et d’interagir avec de nombreux consortia de chercheurs à l’international.
Les recherches de mon laboratoire visent à découvrir des variations de la séquence d’ADN associées à différentes maladies (par exemple le diabète ou la schizophrénie), générer des hypothèses biologiques sous-tendant l’action de ces variations génétiques, et appliquer nos découvertes pour réduire le risque de ces maladies dans la population.
Pour atteindre ces objectifs, nous développons des modèles statistiques et des logiciels pour l’analyse et l’intégration de données.
Mon équipe participe actuellement à la plus grande étude ayant identifié des facteurs génétiques prédisposant à des formes sévères de COVID-19.
Mon équipe de recherche est assez jeune ; pour l’instant mon projet est de la faire grandir et la rendre le plus autonome possible dans les deux ou trois prochaines années. Par la suite, je souhaiterais aussi développer un peu plus mes thématiques de recherche en France et en Afrique”.
Plus d’informations sur la spécialisation Biostatistique du cursus ingénieur de l’ENSAI.