Un semestre à l’université d’Helsinki : l’expérience Erasmus de Guillaume
Guillaume Graindorge, étudiant au sein du Master Évaluation et décision publiques, a mis le cap au Nord pour son échange Erasmus. Entre séries temporelles multivariées et aurores boréales en Laponie, le récit d’un semestre extraordinaire à l’université d’Helsinki.
L’université d’Helsinki est la principale et plus ancienne université en Finlande. Elle accueille environ 20 000 étudiants chaque année, au sein de onze facultés.
Quelques mois au pays du soleil de minuit
Guillaume Graindorge : “Je suis élève statisticien public, actuellement en Master en Évaluation et décision publiques, dans la filière Méthodologie. Mon parcours est un peu différent du cursus classique d’un Ensaien, puisque je suis interne. Cela signifie que je travaillais déjà à l’Insee avant de rejoindre l’école via un concours interne. Et que j’y retournerai à la fin de mon Master.
J’ai passé le second semestre de ma deuxième année à l’université d’Helsinki, en Finlande. J’ai toujours apprécié les nouvelles expériences et Erasmus donne cette opportunité de découvrir un nouveau pays, de nouveaux paysages, une nouvelle culture, de nouvelles personnes. En ce sens, j’ai été plutôt chanceux puisque compte-tenu de la situation, nous sommes très peu à avoir pu finalement nous rendre dans nos pays d’accueil.
J’ai choisi la Finlande car j’ai toujours été attiré par les pays nordiques et leur manière d’appréhender la vie, tant dans leur relation à l’autre qu’à la nature.
Se balader au milieu des forêts enneigées dans la quarantaine de parcs nationaux, les immenses espaces de Laponie sur des routes glacées et désertiques nous donnant l’impression d’être seuls au monde, les superbes ciels étoilés et la quête des aurores boréales, les nuits ou journées sans fin, …
Mathématiques, Data Science et finnois
Dans la mesure où il s’agit d’une université, le choix des cours est relativement libre, bien que devant être naturellement validé par l’équipe pédagogique de l’ENSAI. Mon choix s’est porté sur des cours issus de trois masters différents. Tout d’abord, le principal, celui de Mathématiques, avec au programme séries temporelles multivariées, statistiques non-paramétriques et robustes et de l’inférence bayésienne, notamment son utilisation et lien avec des données spatiales.
Ensuite, j’ai suivi un cours de Machine Learning du Master de Data Science : celui-ci m’a permis de découvrir de nombreuses méthodes différentes, depuis les Support Vector Machines jusqu’aux réseaux de neurones convolutifs, en passant par le boosting, tout en les mettant en application.
Enfin, j’ai pris un cours de finnois pour étudiants étrangers : cela permettait de mieux s’imprégner de cette langue totalement unique en Europe, mais également de découvrir cette culture de manière plus approfondie tout en rencontrant d’autres élèves également en échange.
Le semestre est divisé en 2 : une période de janvier à mi-mars, puis une période de mi-mars à mai, ce qui permet de répartir les 6 cours choisis. Malgré le Covid, l’organisation était globalement similaire à celle d’une situation normale. De manière simple, chaque cours comporte deux sessions d’1h45 de cours magistral et une séance d’aide aux TD d’1h45.
Autonomie et méthodes d’évaluation alternatives
Comme il est possible de le constater via un rapide calcul, les étudiants disposent de beaucoup de temps libre en dehors des cours. C’est parce que l’accent est mis sur l’autonomie des élèves. Les TD doivent réellement être travaillés en amont et s’ils s’avèrent chronophages, ils sont très bénéfiques pour la compréhension du cours. Ils permettent d’obtenir des points bonus et surtout, leur vertu pédagogique est encore amplifiée par les corrections « peer-to-peer ». On auto-évalue son propre TD d’une part, ce qui est déjà intéressant, mais on évalue également les travaux de deux autres élèves, ce qui permet de découvrir d’autres manières de résoudre les différents problèmes. Par ailleurs, des projets personnels sont inclus dans plusieurs cours, ils sont également très instructifs, notamment sur les mises en application concrètes et manipulations de logiciels.
D’un point de vue académique, ces méthodes de travail sont très intéressantes et permettent d’acquérir de profondes connaissances car elles nécessitent de découvrir d’autres manières d’aborder les problèmes.
L’autonomie est probablement le point le plus mis en avant par les méthodes d’enseignement et c’est à mon sens celle dans laquelle on progresse le plus.
Par ailleurs, de manière plus générale, cette expérience permet également d’apprendre à s’ouvrir davantage : en étant dans un pays étranger, inconnu, il est nécessaire de s’ouvrir aux autres.
La dimension internationale de la statistique publique
Comme je l’ai expliqué, mon avenir proche se situe à l’Insee, c’est-à-dire en France. J’aspire néanmoins à réaliser mon stage de Master dans un autre pays étranger si cela s’avère possible et par la suite, je suis très intéressé par le domaine de la coopération internationale, que cela soit au sein de l’Insee ou même pourquoi pas d’Eurostat par exemple. A mon sens, la coordination européenne est un élément important de la statistique publique.
Si je devais donner un conseil aux Ensaiens qui souhaitent partir en échange Erasmus, ce serait de ne pas hésiter à se lancer, c’est une occasion unique dans une vie d’en apprendre plus sur d’autres cultures, mais également sur soi-même !
Puis selon vos désirs, des témoignages plus complets sont présents sur le réseau interne de l’école. Il ne faut pas hésiter non plus à contacter les personnes ayant déjà vécu cette expérience, afin de définitivement faire votre choix !”
Intéressé par un séjour Erasmus ? Plus d’informations sur les partenariats internationaux de l’ENSAI.