Deuxième semestre

Philosophie

Objectifs

Chaque société proclame ses valeurs universelles. Plus que les autres encore, la France a proclamé les Droits de l’homme « universels », et en a pris prétexte pour « éduquer », c’est-à-dire coloniser d’autres sociétés, dites primitives. Ainsi s’établit une hiérarchie des valeurs, politiques et morales, au nom de quoi une société se donne éventuellement le droit d’en exterminer une autre. Mais de quoi, de quel ordre ou de quelle réalité relève cette idée d’universalité, de hiérarchie : simple proclamation du plus fort, convention arbitraire mais unanime, ou bien ordre de la raison ? C’est le problème du fondement des valeurs qui se pose ici : si chacun proclame ses valeurs universelles, il faut conclure que toutes sont relatives. En ce cas, l’idée de barbarie a-t-elle encore un sens ? Mais si tout est relatif, comment choisir ? Pourquoi telle valeur serait-elle préférable à telle autre ?
Il faut noter que le problème des valeurs surgit par la confrontation avec une autre culture. En réalité, dans la vie de tous les jours, nous sommes largement conditionnés par les valeurs apprises dans l’enfance, et savons, le plus souvent, ce que nous devons faire. Ce n’est donc que lors de la rencontre avec d’autres valeurs que nous pouvons apprécier l’attachement quasi-viscéral à notre propre culture : rien de plus difficile pour un occidental que de manger du singe, du chien, ou pire encore, ses morts. Sommes-nous donc entièrement déterminés par notre éducation et notre société ?
Comment comprendre, en ce cas, que nous puissions parfois, au risque même de notre vie, échapper à l’emprise de cette éducation : ainsi de ces quelques jeunes Allemands qui sentirent assez vite, comme Hans et Sophie Scholl, que les valeurs nazies étaient mauvaises ? D’où pouvait leur venir cette idée ou ce sentiment ? Pourquoi certains d’entre nous peuvent-ils résister à certaines valeurs, au point de mourir pour d’autres – mais pourquoi certains seulement ?
Nous partirons de quelques exemples de résistances pour interroger la notion de valeur : sa définition, le sens qu’elle a pour nous, la nécessité de son existence et ses modalités (éternelles, universelles, ou bien conventionnelles et relatives), et le besoin de fondement que nous avons pour les justifier : existe-t-il une valeur qui justifierait et fonderait toutes les autres ? Est-ce là le propre d’une valeur, ou bien cette recherche ne témoigne-t-elle pas seulement d’un besoin impossible à combler – et qui suffirait à expliquer la place que les religions et les idéologies ont pu prendre dans l’histoire de l’humanité ?

Plan

I° Partie : Les tentatives de fondement : la recherche de l’universel (nature, sentiment ou raison).
II° Partie : La découverte de la valeur : refus de l’insupportable et affirmation de soi.

Prérequis

Aucun