Clémence fait rimer statistiques et gymnastique
Enchaîner des flips, un salto costal et une demie-vrille avec des probabilités, de la statistique exploratoire variée et un projet de macro-économie ? Cela n’effraie pas Clémence Mocquet ! L’étudiante en première année à l’ENSAI, cursus statisticien public, est gymnaste depuis plus de douze ans.
Le témoignage d’une future Data Scientist qui fait de sa pratique sportive un atout.
Clémence Mocquet : “Les mathématiques ont toujours été ma matière préférée et le domaine des statistiques m’intéresse particulièrement. Lorsque j’ai appris que j’étais admise à l’ENSAI, après une prépa B/L à Nantes, je n’ai pas hésité !
Haut niveau ou pratique en club ?
La gymnastique artistique féminine (GAF) se pratique sur quatre agrès : le sol, la poutre, les barres et le saut.
Les hommes pratiquent eux sur six agrès dont deux communs avec les femmes, le sol et le saut. Ils font aussi des enchaînements sur les anneaux, le cheval d’arçon, les barres parallèles et la barre fixe.
J’ai commencé la gymnastique artistique dans un petit club familial près de chez moi à l’âge de 8 ans. Tant que cela était possible, je souhaitais rester dans ce club même si cela ne me permettait pas forcément d’atteindre un haut niveau.
En effet, la gymnastique est un sport particulier car la période de progression la plus importante est à l’adolescence. Les jeunes gymnastes sont repérées vers dix ans et intègrent une structure de haut niveau durant leurs années de collège et de lycée.
En gymnastique, il existe donc un fossé entre le monde de l’élite, composé de jeunes filles qui s’entraînent près de 30 heures par semaine, et les gymnastes en club dont l’entraînement dépasse rarement les 10 heures.
Pour devenir une gymnaste de haut niveau il est donc indispensable de s’entrainer dans une structure adéquate à un âge très précoce. Pourquoi si jeune ? Car la gymnastique est un sport bien plus facile pour les enfants, ils ont moins peur, sont plus légers, et assimilent vite les conseils.
Mon club familial n’était pas affilié à la fédération française de gymnastique, je n’ai donc jamais eu l’opportunité d’intégrer une de ces structures.
J’ai suivi mon petit bout de chemin dans ce club, progressé à mon rythme, jusqu’à atteindre la demi-finale des championnats de France individuels.
Ma plus grande fierté en tant que gymnaste est d’être montée sur la troisième place des championnats de France avec toute mon équipe. Cet esprit d’équipe en gymnastique est très présent, même si c’est un sport individuel !
Un esprit sain dans un corps sain : allier études et sport
La gymnastique a occupé une grande partie de ma vie durant toute mon adolescence. Je me rendais à la salle de gym trois soirs par semaine. Les compétitions et les médailles étaient mon principal objectif. Je n’éprouvais pas de difficultés particulières à l’école donc il n’était pas vraiment difficile de concilier les deux.
Une fois en prépa, j’ai dû ralentir la cadence, mais il était hors de question de tirer un trait sur la gymnastique. Je n’y allais alors qu’une fois par semaine tout en continuant les compétitions. J’étais tout de même beaucoup moins investie dans mon club et dans le sport car les études me prenaient beaucoup de temps et d’énergie.
Arrivée à l’ENSAI, je me faisais une joie de pouvoir m’investir à nouveau un peu plus dans la gymnastique. Cependant, à cause de la situation sanitaire, je n’ai pu m’entrainer que deux semaines dans un nouveau club à Rennes avant que les salles ne ferment.
Je ne me suis jamais vraiment posé la question de la conciliation des études et du sport, j’ai toujours fait en sorte de mener les deux de front. J’organise mon travail en conséquence, manquer mes heures d’entrainement n’est pas une option !
Pour moi, il est primordial d’avoir une autre activité qui permette d’occuper l’esprit différemment. En effet, je pense que cet équilibre entre gymnastique et études m’a permis d’être plus productive et efficace dans mon travail.
Rigueur, curiosité et persévérance sur les tapis et dans les amphis
La gymnastique m’a également appris à être rigoureuse, ce qui est une qualité importante dans l’étude des statistiques. De plus, j’ai toujours cherché à comprendre comment un mouvement de gymnastique fonctionnait, comment chacun de mes membres devait se placer afin de réussir parfaitement un mouvement.
Cette volonté de comprendre se transpose dans la Data Science. Nous avons devant nous une large quantité de données et nous cherchons à les comprendre, à les interpréter, afin qu’elles nous livrent un sens. Enfin, une qualité que m’a transmise la gymnastique est indéniablement la persévérance, ce qui me servira forcément dans ma vie professionnelle.
Étant dans le cursus statisticien public, je me destine à une carrière dans le public. Si j’en ai l’opportunité, faire des statistiques dans le domaine du sport me plairait particulièrement mais je ne ferme pas la porte aux autres domaines.
Dès que la situation me le permettra, j’ai pour projet de reprendre la gymnastique. Durant mon temps libre, je souhaiterais, pourquoi pas, m’investir au sein d’un club en tant qu’entraineur”.
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