Camille-Sovanneary est en lice pour le concours Ma thèse en 180 secondes
Camille-Sovanneary Gauthier, ENSAI 2018, se mesurera à 15 doctorants lors des phases de qualification rennaises du concours Ma thèse en 180 secondes. Le mercredi 10 mars à 18h30, elle aura trois minutes pour convaincre son auditoire virtuel en présentant sa thèse en informatique sur les systèmes de recommandation.
Mise à jour du 11 mars : Camille Sovanneary a été qualifiée par le jury le 10 mars et concourra lors de la finale interrégionale le 17 mars.
La doctorante, encadrée par Romaric Gaudel, enseignant-chercheur à l’ENSAI et Elisa Fromont, Professeure à l’Université de Rennes 1, est en thèse Cifre chez Louis Vuitton.
A quelques jours des qualifications, Camille-Sovanneary se livre sur le doctorat et sur sa participation au concours organisé par le CNRS et la Conférence des Présidents d’Université.
D’ingénieure de l’ENSAI à doctorante chez Louis Vuitton
Camille-Sovanneary Gauthier : Après une classe préparatoire MPSI/MP j’ai rejoint l’ENSAI en 2015 pour y suivre le cursus ingénieur. J’ai intégré la filière Marketing Quantitatif et Revenue Management en troisième année.
J’ai poursuivi avec une thèse CIFRE en informatique pour plusieurs raisons. Personnellement, je vois dans la thèse une expérience riche. Je trouve cela motivant de pouvoir se consacrer entièrement à une problématique pendant trois ans.
Professionnellement, je pense que c’est une force. Pendant une thèse, on acquiert de nombreuses compétences : on affine notre expertise dans un domaine précis tout en développant une méthodologie robuste d’apprentissage de nouvelles connaissances. La recherche est également un domaine qui renforce la créativité !
Je fais une thèse en informatique, plus spécifiquement sur les systèmes de recommandation. Ma thèse s’intitule « Session Aware Recommendation System ».
Globalement, il s’agit de rendre les propositions de produits sur un site d’e-commerce plus dynamiques et adaptées aux clients, comme ce serait le cas dans un vrai magasin. Plus précisément, notre objectif est de concilier historique de navigation et contexte d’utilisation (ou session) pour être capable de s’adapter aux besoins de chaque client.
Chez Louis Vuitton, en parallèle de mon doctorat, je suis Research Scientist au sein du département innovation digitale. Celui-ci est une sorte d’incubateur d’idées. On teste, on s’informe, on expérimente et… on met en production.
Cette versatilité de l’équipe me plait beaucoup. Nous avons des profils très variés mais une même curiosité et volonté d’aider les autres départements, ce qui nous pousse à défricher de nouveaux terrains pour Louis Vuitton. Nous sommes des aventuriers du digital !
Trois ans de travaux condensés en trois minutes : comment se préparer au concours Ma thèse en 180 secondes
Si je me suis lancée dans le concours MT180, c’est en premier lieu pour le plaisir de partager et pour apprendre à BIEN le faire. Je trouve qu’être capable d’expliquer clairement et rapidement des projets et des concepts divers est une force. Cela permet de rassembler les équipes et de stimuler les discussions. Pour cela, MT180 me permet de me mettre dans la situation extrême où je dois partager un projet « pointu » avec des gens d’horizons très variés.
Ensuite, ce qui m’intéresse, c’est la richesse des échanges, MT180 rassemble des doctorants de toutes les disciplines : biologie, physique, droit, musicologie et bien d’autres ! Cela était très agréable de découvrir tous ces sujets.
Pour nous préparer à l’exercice, nous avons reçu une formation qui nous a donné les bases de la vulgarisation scientifique et qui nous a permis de construire petit à petit notre présentation. Une fois que j’ai identifié les messages clés, il m’a fallu trouver la bonne disposition des éléments pour donner en trois minutes une image juste et agréable de mes recherches.
C’est comme lorsque l’on peint un tableau, tous les éléments ne sont pas au même plan. J’ai mis en avant des points essentiels pour bien les détailler, les plans intermédiaires me permettent de donner des éléments complémentaires amenant du relief et enfin j’ai dressé mon arrière-plan pour donner une atmosphère générale et permettre aux personnes qui m’écoutent de bien rentrer dans l’univers que je leur propose.
Ensuite, j’ai testé mon discours sur pleins de personnes différentes : famille, amis, collègues, directeurs de thèse, pour recueillir leurs impressions et leurs conseils et améliorer l’ensemble.
De la nécessité de mettre la science à la portée d’un public profane et diversifié
Parler de sujets de thèse ou de Data Science à un public non averti peut être vu comme un défi.
Chaque personne ayant ses propres préjugés, je vois ça comme un exercice d’adaptabilité. Trouver les bons mots pour soulever les barrières.
Par exemple, au mot « thèse » les gens prennent vite peur, persuadés que ce qui va suivre est trop « compliqué » et ne les concerne pas. Et quand on dit « data science », il y a souvent beaucoup d’idées préconçues qui bloquent les discussions.
Je pense également que c’est une aide de savoir parler de ces sujets. On nous répète régulièrement que pour être sûr d’avoir compris un concept, il faut être capable de l’expliquer « à un enfant de 5 ans ». Et effectivement, en tournant et retournant dans tous les sens une idée pour la faire comprendre à quelqu’un d’autre, on accède à de nouveaux angles qui nous permettent de mieux nous l’approprier.
Assistez aux qualifications rennaises le mardi 10 mars à 18h30 sur YouTube et votez pour Camille-Sovanneary en vous inscrivant ici.
Un jury professionnel allouera trois places qualifiantes à l’issue des présentations, et le vote du public contribuera à qualifier un·e quatrième candidat·e, sous réserve d’une participation suffisante. Les doctorant·e·s qualifié·e·s partiperont à la finale interrégionale à Angers, le 17 mars 2021.